Cartes santé – Evènements cardio-vasculaires

Les maladies cardiovasculaires (MCV) peuvent concourir à une altération de la qualité de vie voire amener au décès des patients. En Nord-Pas de Calais, le taux de mortalité par maladies de l’appareil circulatoire est la plus élevée des régions de France métropolitaine.

 

En France, trois registres des cardiopathies ischémiques enregistrent en continu les infarctus du myocarde (fatals ou non) et les décès coronaires qui surviennent depuis 1985 au sein de la population âgée de 35 à 74 ans et domiciliée dans trois zones géographiques : le département du Bas-Rhin, le département de la Haute-Garonne et la Métropole Européenne de Lille. Les événements répertoriés dans les trois centres sont des Infarctus Du Myocarde (IDM) ou des décès coronaires (ou évoquant une possible cause coronaire), pour lesquels une enquête approfondie auprès des différents services de santé et/ou médecins qui constatent le décès est réalisée.

 

Le territoire choisi pour cette étude au sein de la région des Hauts-de-France est la Métropole Européenne de Lille (MEL) : 85 communes, 671 km², 1 122 000 habitants (1672 habitants/km²). Le bassin de Lille est le pôle urbain le plus important et le plus dense de la région Nord-Pas de Calais. La mégapole Lille-Roubaix-Tourcoing est entourée de zones péri-urbaines et agricoles. Pour ce travail la résolution géographique des Ilots Regroupés pour l’Information Statistique (IRIS) a été retenue. Ce découpage infra-communal a été défini par l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE).

Métropole Européenne de Lille (MEL)

Métropole Européenne de Lille

 

La présente étude s’intéresse aux 2518 évènements survenus entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2009 au sein de la population des 35-74 ans résidant dans la Métropole Européenne de Lille. Les catégories de diagnostic suivantes ont été considérées :

  • Catégorie 1 : infarctus du myocarde. Le diagnostic d’IDM a été affirmé par le clinicien à l’issue de l’hospitalisation, que celle-ci se termine ou non par un décès. La survie est systématiquement recherchée 28 jours après le début de l’épisode.
  • Catégorie 2 : décès coronaire. Le sujet est décédé à la suite d’une histoire clinique coronaire (sans mention d’IDM) ou décédé sans autre cause évidente lorsqu’il présentait des antécédents de maladie coronaire.
  • Catégorie 3 : mort subite en moins de 24 heures. Le sujet est décédé moins de 24h après l’apparition des premiers symptômes, sans autre cause évidente de décès alors qu’il ne présentait pas d’antécédents de maladie coronaire.
  • Catégorie 5 : syndrome coronaire aigu (vivant ou décédé). Le diagnostic de syndrome coronaire aigu a été posé par le clinicien en l’absence de mention d’infarctus du myocarde.
  • Catégorie 6 : angor instable (vivant ou décédé). Le diagnostic d’angor instable ou tout autre diagnostic considéré comme équivalent, par exemple angor crescendo, syndrome de menace… a été posé par le clinicien, en l’absence de mention d’infarctus du myocarde ou de syndrome coronaire aigu.
  • Catégorie 7 : autres formes d’insuffisance coronaire aigüe (vivant ou décédé). La symptomatologie décrite par le clinicien est compatible avec l’apparition, ou l’exacerbation, d’une complication clinique d’une maladie coronaire préexistante, en l’absence de mention des diagnostics d’infarctus du myocarde, syndrome coronaire aigu ou angor instable.

 

 

Chaque événement a été géocodé à l’IRIS de résidence du sujet à partir de son adresse postale. L’incidence des évènements coronariens a ensuite été cartographiée à l’aide de ratios d’incidence standardisés (SIR lissés selon le modèle BYM, ajustés sur l’âge et le sexe) pour mettre en évidence des disparités spatiales entre les 473 IRIS de la MEL. La statistique de scan isotonique (SaTScan) a été développée pour détecter des clusters géographiques atypiques de cette incidence.

Une analyse de corrélations écologiques a finalement été mise en œuvre pour évaluer l’influence du niveau de défaveur socio-économique (modélisé par l’Ecological Deprivation Index) et des facteurs environnementaux (pollution atmosphérique) pouvant générer de telles disparités spatiales.

 

Cette étude a fait l’objet d’un partenariat entre le Laboratoire des Sciences Végétales et Fongiques (LSVF) de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de Lille, le Comité Régional Nord-Pas de Calais de l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique et l’Unité d’Epidémiologie et de Santé Publique INSERM UMR744 de l’Institut Pasteur de Lille – Registre MONICA (Multinational MONItoring of trends and determinants in Cardiovascular disease).

Elle a bénéficié du soutien financier du Conseil Régional Nord-Pas de Calais.

 

Cartographies en cours de publication scientifique.